Archives Kermi
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Nicolas
Nicolas
Admin
Messages : 30
Date d'inscription : 21/04/2014

Un écho plein de promesses Empty Un écho plein de promesses

Sam 23 Mai - 10:12

    Nuit du 11 mars

    La nuit était calme dans le village du Beaucet, comme à son habitude. Les étoiles paraissaient bien pâle face à la lune, lumineuse, rien ne laissait présager de ce qui allait suivre.
    Un craquement rompit le silence sur la place de la mairie, une silhouette venait de faire son apparition. Une silhouette encapuchonnée, une longue cape descendant jusqu'au sol, ramassant la poussière et les feuilles oubliés du cantonnier. Un personnage qui semblait dénoter, mais il n'y avait personne pour le voir.
    La silhouette, qu'on pouvait deviner comme celle d'un homme, passa alors sous le porche, avança, tourna à droite et grimpa une volée de marche, puis une autre... Les marches se succédèrent, la silhouette s'éleva, il ne semblait pas essouffler, il ne semblait même pas vraiment marcher.

    Il disparut dans l'ombre pour ressortir dans la lumière.

    Désormais il dominait le village, là où autrefois se dressait un château, il se dressait lui. Là où autrefois se dressait l'Histoire, il se dressait le renouveau. Pourtant passé et futur étaient liés, aujourd'hui plus que jamais. C'est par le passé qu'il laissera son message, sa promesse, celle qui retentirait dans le futur.
    De sa place, dominant l'horizon devant lui, il jeta un coup d'oeil à sa gauche, ses yeux remontant le Chemin de l'Alouette. Tant de souvenirs. Tant de regret. Il déplaça son regard vers la forêt, là où autrefois, il avait reçu ce fameux hibou, celui qui lui avait ouvert un avenir inattendu.
    Il regarda aussi la maison dans laquelle il avait grandit. Il avait laissé cette aspect de sa vie derrière lui depuis de nombreuses années. Là étaient les regrets, là étaient les remords. Il avait choisit en tuant Romain d'assumer ses actes plutôt que de subir ses regrets. Ce meurtre avait eu bien plus de signification que tout les autres. C'est là aussi qu'il avait donné un nouveau sens à ses actes, des actes qu'il voulait dépourvu de futilité.
    Il avait donc embrasser une carrière qui ne lui était pas destinée, enfilant une veste qu'il savait ne pas lui être destiné, une veste de politicien qu'il trouvait hypocrite, mais cela était temporaire. Il œuvrait dans le bon sens, c'était un début. S'il devait faire des concessions, soit. Il n'était plus un gosse qui en faisait qu'à sa tête.

    Aujourd'hui, il était là pour la justice. Sans justice, l'unité qu'il convoitait, était voué à l'échec. Cela pouvait être très hypocrite, mais lui n'avait jamais renié ses actes. Est-ce qu'il en ferait autant ? Où ce cacherait-il derrière son attitude chevaleresque ? En tout cas, il comptait bien lui laisser un message. Il jeta un regard rapide sur la maison en haut du Chemin de l'Alouette, celle au portail vert qu'il avait tant de fois escaladé. Là où autrefois vivait …
    Il en détourna les yeux. Trop de regret.

    Il sortit sa baguette et l'agita nonchalamment. Un loup apparut. La bête semblait hagarde, avant qu'elle puisse retrouver ses esprits, un nouveau coup de baguette fit apparaître une chaîne en fer qui attrapa le loup à la gorge et le souleva de terre. La pauvre bête hurlait, se débattait, ses pattes arrières cherchant le sol qui s'éloignait de plus en plus tandis que la chaîne s'élevait de plus en plus haut. Le loup se retrouva dans le vide, au dessus du village et il continuait de hurler. Combien de temps hurlerait-il de la sorte ? La patience de l'homme se tarit rapidement et au bout de deux minutes il se lassa du spectacle. Puis, il avait eu ce qu'il voulait, déjà les fenêtres des habitants s'ouvraient, interpellé par le bruit. D'où cela pouvait-il venir ?

    La baguette toujours levé, les yeux sur le loup qui se découpait sur la clarté de la lune, il se mit à remuer des lèvres, regardant l'ensemble avec un mépris évident. Il parla de plus en plus vite, ses simples chuchotements s’amplifièrent, tandis que la concentration se lisait sur son visage.
    Puis soudain... Une terrible bourrasque balaya le village, les volets qui s'ouvraient se refermèrent aussitôt, les feuilles se soulevèrent de terre et dans le ciel dégagé, la foutre s'abattit, un grondement terrible qui semblait venir de partout à la fois. Un seul mais fort, puissant, violent. Le cri du loup passa inaperçu tandis qu'il était foudroyé sur place et alors qu'il s'écrasait sur la place de la Mairie, l'écho du tonnerre continuait de résonner. Et le sorcier savait qu'il porterait. Jusqu'à lui.
    Un écho plein de promesse.

    Le ciel s'assombrit. Un nuage passait. Il disparut. Ou autrefois se dressait l'Histoire, plus personne, seul résidait les graines de la vengeance.



    13 Mars article de « La Provence »


    Le Directeur du Zoo de la Barben a déclaré hier matin la disparition d'un loup gris, volé dans la nuit du 11 mars. Les caméras de sécurités défectueuses n'ont pas pu permettre aux enquêteurs d'en apprendre plus sur le cambriolage commis, celui-ci semble s'être effectué sans aucune effraction.
    Dans le même temps, au Beaucet, un petit village du Comtat-Venaissin ( Vaucluse), la même nuit un loup gris est mort foudroyé en plein centre du village, dans lequel il se serait écrasé après une chute de soixante mètres. Les enquêteurs sont perplexes et la piste criminelle est privilégié, car il y a de nombreux point d'ombres dans cette affaires. Plus de détails en page 8.




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